Amy trescher qu’à tresbon droit on nomme
Tel que tu es Imprimeur et Bonhomme,
Combien ne sois en la Musique instruit
Parfaictement, de tresbon zele induit
Pour honnorer Dieu et sa vierge Mere,
Et pour au veuil de plusieurs satisfere
J’ay composé ces Noëlz tous nouveaux,
Qui de plusieurs ont esté trouvés beaux.
Si je di beaux, amy Lecteur, presume
Que tout oyseau treuve belle sa plume.
Et ce disant en mon los je n’harangue,
Mais beaux qui sont en estrangere langue :
Desquelz plusieurs oiant la melodie
M’ont supplié, leur faire la copie
Et m’a fallu l’escripre bien souvant,
Mais encor plus leur faire le convient.
Je te pry donc, o
Macé vray Bonhomme
Les imprimer et mettre en telle forme
Que leur chant soit au devant de chascun
Et à requeste et desir de quelcun,
Imprime aussi vingt chansons bergerettes,
Qu’on jugera au vray estre follettes,
Mais tu sçays bien que variation
Donne plaisir et delectation
A ce jourd’hui en tous et divers sons :
Et mesmement aux motets et chansons.
Parquoy voiant tant de Seigneurs Françoys
Prendre plaisir au langage patois
Pour leur desir plainement contenter
Les ay voulu offrir et presenter :
Te suppliant avecques grande humblesse
Ton plaisir soit de les mettre à l’impresse.